Et oui, on périodise.
La période est celle ouverte par les révoltes arabes
Il faut partir de 1) l’identité de cette crise entre sous-consommation et suraccumulation
De là 2 ) crise d’une détermination définitoire de la période du MPC entrant en crise : la tripartition zonale ;
3 ) depuis les indignés, puis les révoltes arabes, Turquie, Brésil, etc, sans oublier la Grèce ou le Portugal : père de cohérence du système/ la tripartition devenue contre-productive ( TC 24, p.28, très important). Tant pour le prolétariat que pour les classes moyennes et la classe capitaliste. Personne ne sait où il va.
La sous-période ouverte en 2011 est celle de la crise de la tripartition zonale à cause de l’identité (sous conso et sur accu)
Cela signifie :
a ) ceux d’en haut ne peuvent continuer ;
b ) ceux du milieu sont laminés mais sont au cœur non pas du problème mais de la pratique du problème (nouveau depuis Lénine) ;
c ) ceux d’en bas sont centraux (reprendre par exemple le mouvement en Egypte, Brésil, Turquie depuis plusieurs mois, importance de la dernière manif à Mahallah – mais c’est du secteur d’Etat… pas évident qu’ils n’ait un petit faible pour l’armée). Mais ils ont dans leur centralité leur limite : rien en tant que se faire valoir (identité ouvrière and so on). La limite n’est jamais abstraite, une existence logique (suivez mon regard), elle est identique à ce qui les fait agir et revendiquer (mais comme Egyptiens et citoyens, avoir des droits c’est avoir la possibilité matérielle de la mettre en œuvre : logements, services publics, nourriture, santé, etc.).
Dire qu’en Egypte, l’armée n’a jamais quitté le pouvoir, c’est facile, c’est le genre de formule qui n’est jamais fausse, jamais vraie et qui n’explique rien. L’armée s’est opposée au libéralisme du fils Moubarak et à ses réformes, et à la politique, elle aussi, très libérale des Frères. C’est le bordel, ce qu’il fait avant tout à l’armée c’est rétablir l’ordre que les Frères étaient devenus incapable d’assurer (elle a l’avantage d’entrer en résonnance avec certains « révolutionnaires » de 2011 et les centre ouvriers publics du Delta (ça peut difficilement durer). Les « révolutionnaires de 2011 » (y compris les footballeurs) se sont enfermés (laissés enfermés ?) dans l’instance culturelle qui n’a jamais focalisé la situation : malgré la question des femmes au centre de la construction de la société civile. L’avant-garde des classes moyenes qui pourrait porter quelque chose se trouve enfermée dans l’instance culturelle (modes de vie) qui pour l’instant ne focalise rien (cela n’avait pas été le cas en 2009 en Iran après l’élection présidentielle truquée). Le problème demeure celui de la société civile et la religion sera toujours la momentanée et fragile solution. De toute façon, l’armée demeure un propriétaire collectif et national qui devra éclater.
Comment se focalise la situation (ne pas parler de conjoncture, il faudrait introduire la notion de « situation » — à la Sartre).
Crise de la mondialisation (forme spécifique, particulière, déterminante comme tripartition), comme crise de l’Etat : un Etat dénationalisé (y revenir). Cette focalisation des contradictions a ouvert de multiples possibles (nationalisme, etc. pas seulement idéologiques : recomposition du cycle mondial – on n’en sait rien pour l’instant)
Le type même de la focalisation exclut la possibilité pour le moment de conjoncture. La politique ou l’Etat pourraient être une focalisation conjoncturelle, mais pas là (dire pourquoi).
La question récurrente depuis trois ans de l’interclassisme est inhérente à la détermination essentielle de cette période : crise de la tripartition zonale.
Le problème actuel c’est l’Etat et tout ce qui en fait le problème le présente comme la solution (là on dit le pourquoi). La limite des luttes de toutes les classes et ce qui les unit, c’est de situer leurs luttes comme redéfinition de l’Etat, parce qu’elles-mêmes existent, comme luttes en tant que moment de la crise du zonage.
Inscription de la Turquie ou du Brésil dans la globalisation : gros prbm (des problèmes spécifiques – à traiter). Une situation générale des « émergents » : leur propre développement rend difficile l’inscription dan le cycle global qui avait été le moteur de ce développement (ça c’est de la dialectique : toujours TC 24, p.28). Apparition aussi des « pays fragiles » de l’Union européenne) ; tout cela peut tout aussi bien être un « plan social » chez Michelin.
Tripartition et zonage d’où l’importance non comme épiphénomène, prétexte, mais comme structurant le mouvement et comme adéquat les problèmes de territoire et d’espaces urbains. C’est une révolte géographique de définition, d’organisation et d’occupation du territoire. Il faut pas laisser de côté les « formes d’apparition », de toute façon quand on regarde des cartes des « rénovations » urbaines au Brésil, c’est évident que la lutte des classes s’y joue. La situation : Etat dénationalisé et géographie et interclassisme et luttes ouvrières centrales mais sans transcroissance (c’est pas un mouvement qui dans son négatif et à partir de lui doit alors faire autre chose ; le « négatif » c’est l’interclassisme : à la fois impasse, possibilité de restructuration et négation à partir d’elle-même de la lutte ouvrière, dépassement d’elle-même – le négatif n’est pas « seulement » une impasse) .
Quel moment dans la lutte de classe de ce cycle de luttes ?
Tout se joue, partout, autour des luttes ouvrières (avec les compositions de classe particulières). Et, la revendication ouvrière ne porte plus rien que sa propre limite et disparition comme transcroissance (identité ouvrière). C’est la limite, la dynamique ou l’impasse. Limite qui se joue (réellement) dans l’interclassisme.
Bon, voilà.
4 Commentaires
La question serait peut être : ou en sommes nous des réactions prolétariennes à la crise
Car dans la dernière période, nous avons assisté à des émeutes mais comme il est écrit dans :
« C’est au présent que nous parlons de communisation »
« Mais si ces émeutes ont été un mouvement de classe, elles n’ont pas été une lutte dans ce qui est la matrice même des classes : la production. C’est par là que ces émeutes ont pu accomplir cette chose capitale de produire et de viser l’appartenance de classe comme contrainte, mais elles n’ont pu le faire et atteindre ce point qu’en se heurtant comme à leur limite à ce plancher de verre de la production »
Quel moment dans la lutte de classe de ce cycle de luttes ?
dans Où en sommes-nous dans la crise?
Tout se joue, par¬tout, autour des luttes ouvrières
Ah bon, mais ou sont donc ces luttes ouvrières dans la dernière période en Espagne, en Italie, en France. On assiste plutôt à des reculs pour ne pas dire des défaites à l’exemple du secteur de l’automobile ou l’on assiste à une restructuration sans fin ( cf Le référendum organisé par Sergio Marchionne à l’usine Fiat de Mirafiori )
Sergio Leone : «Le monde se divise en deux catégories, ceux qui tiennent un pistolet chargé et ceux qui creusent.» Pour l’instant à Mirafiori, on creuse…”
IL n’y a pas qu’à Mirafiori ou l’on creuse !
En l’absence de luttes offensives ou défensives, l’auto organisation disparait et donc les écarts possibles
Pendant les mvts des « indignés » en Espagne, à ma connaissance, il ne me semble pas que les ouvriers aient désertés les usines pour participer aux assemblées sur les places, et je pense que cette situation s’est reproduite en turquie et au brésil. Le seul pays ou cela se soit produit est l’égypte ou il n’y avait plus que 10% de présent dans l’usine de textile de Mahalla pendant les manifestations contre Morsi.
Toujours se fameux « plancher de verre »
Justement, personne ne sait où il va! Ni le capital, ni le prolétariat. Il me semble, pour le moment, à partir du constat de Christian –la passivité de la classe ouvrière, aucune manifestation d’autonomie la rapprochant de l’écart– que le facteur déterminant de “où en sommes-nous” c’est bien celui-là. La situation sociale de la Grèce, et bientôt celle du Portugal, se rapproche des pays tels que ceux du pourtour Sud de la méditerrannée. Je dis bien du point de vue social. De toute façon tant que la crise sociale ne se généralise pas à l’ensemble de l’Europe, tant qu’on espère échapper à la crise en Grèce ou au Portugal en émigrant en Allemagne ou France, et même si on se résout à vivre un peu moins bien que dans le passé en Europe, tant que le prolétariat n’aura pas le dos au mur, ceux d’en bas ne se mettront pas en phase conjoncturelle à ceux d’en haut.
Les “bastions ouvriers” en Europe ont, ou bien disparu dans la vague de restructuration, délocalisation des années 70/80, ou bien ils sont mis à genoux par la crainte du lendemain, et ils creusent (leur tombes)en espérant la reprise.
Il ne faut pas bien sûr tomber dans l’immédiatisme et soumettre la situation à des lois normatives : quand en haut on ne peut plus, il faudrait, de façon déterministe, qu’en bas, on ne veuille plus. Ce que ne dit pas le texte de travail, mais toute la difficulté de saisir le moment actuel comme conjoncture réside dans la complexité des contradictions qui voilent une perception objective de la situation (pour moi en tout cas).
Le texte de TC 24 “la conjoncture” nous donne un trousseau de clés. L’annexe au texte “Tel quel” nous donne la clé de la compréhension du comportement du KKE. A chacun de nous de trouver la bonne clé, mais la tâche n’est pas aisée.
Sommes-nous au bord de la conjoncture? Je ne me sens pas en mesure de le savoir malgré le trousseau de clés de TC, par manque d’éléments suffisants pour me faire un idée, et surtout par le caractère aléatoire des évènements significatifs comme faisant surgir les contradictions au sein de la classe, et celles entre le capital et le travail.
Indépendamment du fait que nous soyons dans la conjoncture ou pas, le texte de TC constitue pour moi le pivot d’une compréhension possibe du moment actuel.
Tres bonne initiative que ce blog.
Fraternellement
S
une question : comme l’affirme Patlotch sur son blog, serions en fin de cycle suite aux évènements charlie en france, la venue de syriza en grèce et la montée en puissance de podemos en espagne, c’est à dire pour ces deux derniers la régurgance du démocratrisme radical ????